Pénurie d’ambulances et de personnel

Aux quatre coins de la province, les patients qui composent le 911 sont confrontés à de longs temps d’attente pour obtenir des ambulances, ce qui a de graves conséquences sur leur santé et leur sécurité.

Les services ambulanciers paramédicaux municipaux des quatre coins de la province sont fréquemment confrontés à des « codes noirs » selon lesquels il n’y a pas d’ambulances disponibles pour répondre aux appels faits au 911. Même en excluant les « codes noirs », les services ont souvent une disponibilité très restreinte d’ambulances.

Dans le sondage du SCFP de 2021 effectué auprès des membres, 41 % des membres du SCFP travaillant dans les SMU ont affirmé vivre des « codes noirs » chaque jour. Un autre 24 % ont affirmé en vivre quelques fois par semaine.

D’après les renseignements obtenus à la suite de demandes d’accès à l’information, le SCFP a conclu que bien que les volumes d’appels soient en constante augmentation, les heures de travail pour les ambulances ne suivent pas le rythme des besoins. On retire souvent des ambulances de la route en raison d’un manque de personnel puisque les services régionaux sont incapables de recruter suffisamment d’ambulanciers paramédicaux et de les conserver.

L’enjeu principal est le manque de financement par les gouvernements provincial et municipaux, ce qui a compromis les soins pour les patients qui ont besoin de services médicaux d’urgence.

LA SOLUTION :

Les gouvernements provincial et municipaux doivent faire des investissements majeurs pour voir à ce qu’il y ait suffisamment d’ambulances et de membres du personnel pour répondre à la forte demande pour des SMU.

Manque de capacité d’hospitalisation

Aux quatre coins de la province, les ambulanciers paramédicaux sont confrontés à des délais de déchargement dans les hôpitaux, ce qui mine les soins aux patients et contribue aux manques d’ambulances. Les délais de déchargement font référence aux occasions où des ambulanciers paramédicaux sont bloqués dans un hôpital, incapables de transférer des patients aux soins des membres du personnel de l’établissement.

C’est une conséquence directe des coupures dramatiques faites par le gouvernement provincial à la capacité d’hospitalisation au cours des trente dernières années. Présentement, l’Ontario est la province qui compte le moins de lits d’hôpitaux par habitant au Canada, sans aucun plan de la part du gouvernement conservateur actuel pour une augmentation importante.

La population de l’Ontario a augmenté d’environ 4,5 millions depuis 1990; toutefois, nous avons près de 15 000 lits d’hôpitaux de moins présentement. Lorsqu’on compare l’Ontario à 38 pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques, l’Ontario se retrouve seulement devant le Mexique et le Chili.

Dans la hâte pour libérer des lits, les hôpitaux sont devenus habitués à donner leur congé à des patients dans la collectivité « plus rapidement et en étant plus malades ». Toutefois, nous continuons d’être témoins d’hôpitaux surchargés alors que les gouvernements adoptent des mesures provisoires au lieu de faire des investissements pour régler le problème de capacité.

LA SOLUTION :

L’Ontario doit faire des investissements majeurs dans la capacité d’hospitalisation afin de répondre aux besoins de la population, ce qui aidera à réduire les délais de déchargement pour les ambulanciers paramédicaux.

Charges de travail considérables

La pression qu’exercent les volumes d’appels et les délais de déchargement en hausse a des conséquences majeures sur la charge de travail des ambulanciers paramédicaux. Les gouvernements provincial et municipaux n’ont pas pris les mesures nécessaires pour régler le problème de l’épuisement professionnel des membres du personnel.

Les réponses au sondage du SCFP de 2021 effectué auprès des membres étaient révélatrices :

  • 83 % des membres des SMU ont affirmé que leur charge de travail nuit à leur santé physique ou mentale, ou les deux;
  • 91 % ont affirmé qu’il n’y a pas suffisamment de membres du personnel pour répondre à la demande;
  • 73 % ont affirmé que leur employeur n’en fait pas suffisamment pour traiter le problème de leur santé mentale.

La crise de dotation en personnel a été exacerbée en raison des taux élevés de blessures et d’épuisement professionnel. Dans le rapport de recherche du SCFP de 2020, nous avons mentionné que parmi les 16 services uniquement qui ont fourni des données par l’entremise de demandes d’accès à l’information, il y avait 2 700 demandes d’indemnisation à la CSPAAT par année. Le montant d’argent payé par les services municipaux pour les demandes d’indemnisation à la CSPAAT a bondi de 31,4 % en 2017 et d’un autre 24,4 % en 2018.

En raison du nombre élevé d’ambulanciers paramédicaux qui doivent prendre congé pour se remettre de blessures ou de maladies, les membres du personnel en fonction se retrouvent avec des charges de travail plus lourdes, ce qui crée un cercle vicieux d’heures supplémentaires, de pauses manquées au travail et d’épuisement professionnel.

Les charges de travail sont également lourdes pour les répartiteurs alors que les volumes d’appels augmentent sans une augmentation correspondante du personnel. De plus, ils ne disposent pas des soutiens en santé mentale pour affronter les effets néfastes du travail sur les plans mental et émotionnel.

Les pressions de la charge de travail se sont accrues au cours de la pandémie en raison d’une combinaison de facteurs, dont des responsabilités additionnelles de désinfection, de nettoyage et de port d’équipement de protection individuelle, et des volumes d’appels et de délais de déchargement en hausse.

De plus, 73 % des membres des SMU ont affirmé que les membres du personnel de leur lieu de travail ont contracté la COVID-19, ce qui a contribué au manque de personnel en fonction.

Les conséquences de ces facteurs ont non seulement affecté le personnel des SMU, mais la population également. Dans le sondage du SCFP effectué auprès des membres, 65 % des personnes interrogées ont affirmé qu’il y a eu des conséquences négatives sur les soins aux patients pendant la pandémie de la COVID-19.

LA SOLUTION :

Les gouvernements doivent investir immédiatement davantage de fonds pour de meilleurs niveaux de dotation en personnel, plus d’ambulances et plus de ressources en santé mentale pour voir à ce que les ambulanciers paramédicaux disposent de conditions de travail sécuritaires.